AUDITION DE LA COMMISSION DES DROITS DE LA FEMME SUR LE PROJET DE RAPPORT DE MARIE PANAYOTOPOULOS - CASSIOTOU MEP

27/02/2007: Les mesures susceptibles de permettre une meilleure conciliation de la vie familiale et des études ont été passées en revue par divers experts mardi à Bruxelles lors d'une audition organisée par la commission des droits de la femme du Parlement européen dans le cadre d'un rapport d'initiative préparé sur ce thème par Marie Panayotopoulos-Cassiotou (PPE-DE, Grèce).

Les experts invités étaient M. Vegard Skirbekk, Maître de Recherche à l'Institut international pour l'analyse appliquée des systèmes (IIASA) de Laxenburg (Autriche), Mme Claudia Menne, responsable du Département pour l'égalité des genres à la DGB (Fédération des syndicats allemands), Mme Claudette Abela Baldacchino, Membre des commissions Culture et Politique économique et sociale du Comité des régions et Mme Grace Attard, Membre de la section "Emploi, Affaires sociales et citoyenneté" du Comité économique et social de l'Union européenne et membre du Conseil national des femmes de Malte.

M. Skirbekk a exposé la situation en Norvège où les parents étudiants reçoivent une aide de l'état et a présenté des statistiques comparant les taux de maternité des jeunes femmes pendant leurs études : selon lui, 41 pc des Suédoises ont un ou des enfants avant d'avoir terminé leurs études, contre 31 pc des Finlandaises, 30 pc en Norvégiennes, 13 pc des Italiennes, 12 pc des Grecques, des Autrichiennes et des Allemandes, 11 pc des Espagnoles, 9 pc des Françaises et 4 pc des Belges.

M. Skirbekk a relevé l'augmentation régulière depuis 1975 de l'âge moyen auquel les femmes ont leur premier enfant. Il a relié cette augmentation à l'allongement de la durée des études, notant qu'en Suède par exemple, les femmes ont en moyenne leur premier enfant à 23 ans lorsqu'elles ont suivi uniquement les cours de l'école primaire, à 24 ans lorsqu'elles ont terminé le premier cycle du secondaire, à 26 ans lorsqu'elles ont terminé le second cycle du secondaire et à plus de 27 ans lorsqu'elles ont suivi des études supérieures.

Il a également cité les taux de fertilité des femmes en fonction de leur niveau d'éducation en Europe occidentale et en Europe orientale pour la période 1995-2000 : ces taux s'échelonnent en Europe occidentale entre 2,24 pc (pas d'éducation) et 1,54 pc (éducation universitaire) et en Europe orientale entre 1,62 pc et 1,15 pc.

Mme Attard a rappelé les objectifs de la stratégie de Lisbonne en ce qui concerne les taux d'emploi des femmes. Elle a constaté elle aussi l'augmentation de l'âge auquel les couples ont leur premier enfant, due à l'allongement de la durée des études et aux problèmes économiques.

Mme Menne a souligné le besoin pour l'économie européenne d'avoir des travailleurs hautement qualifiés. Il est également nécessaire de soutenir les familles. Les Etats membres doivent coordonner leurs politiques et évaluer leurs résultats. Mme Menne a relevé qu'étudiants et étudiantes n'ont pas le même "désir d'enfant" : en Allemagne une étude a révélé que deux étudiantes sur quatre souhaitent un enfant contre un étudiant sur quatre seulement, les jeunes gens étant moins prêts à s'engager.

Une représentante de la Commission européenne a pour sa part rappelé que celle-ci venait de publier son rapport sur l'application de la stratégie de Lisbonne et a noté que des progrès ont été réalisés, en matière d'emploi féminin ou de structures de garde.
Elle a annoncé que le commissaire Spidla ferait une déclaration lors de la session de mars du Parlement européen sur les gardes d'enfants.
La réglementation du Fonds social européen a été modifiée afin qu'il puisse contribuer à la construction de structures de garde pour les enfants, a-t-elle souligné.

En concluant le débat Mme Panayotopoulos-Cassiotou a rappelé que les réglementations liées à la natalité ressortent de la compétence des Etats membres. Le but de son rapport n'est pas de favoriser une catégorie par rapport à d'autres, les étudiants par exemple, mais d'examiner les moyens permettant aux jeunes gens d'avoir autant d'enfants qu'ils le souhaitent.