UN DEFI EUROPEEN: DIAGNOSTIQUER ET REEDUQUER LES TROUBLES NEUROLOGIQUES DES LA NAISSANCE ET LA PETITE ENFANCE

12/06/2008: 'Marie Panayotopoulos, Présidente de l'Intergroupe Famille du Parlement européen, et Angelikia Niebler, Présidente de la commission industrie, recherche et énergie (ITRE) du Parlement européen, ont souligné jeudi à Bruxelles la nécessité de diagnostiquer et rééduquer les troubles neurologiques dès la naissance et la petite enfance.

Ouvrant le colloque organisé par le Groupe du PPE-DE sur "Les possibilités d'un bon développement des enfants: un défi européen", Marie Panayotopoulos et Angelika Niebler ont rappelé les enjeux de ce problème, qui concerne 200 millions d'enfants dans le monde. Très souvent, si ces troubles sont dépistés dès la naissance et si des rééducations adéquates sont entreprises très tôt, ils peuvent disparaître ou, en tous cas, ne plus constituer un handicap empêchant l'intégration scolaire puis sociale et professionnelle de ces enfants.

Marie Panayotopoulos a rappelé que le Parlement européen a adopté en 2007 une déclaration écrite (numéro 64) ayant recueilli les signatures de plus de 300 députés européens demandant l'amélioration du diagnostic précoce et de la prise en charge des enfants atteints de troubles "dys" (dyslexie, dyspraxie, dyscalculie, dysphasie et troubles de l'attention avec ou sans hyperactivité) dans tous les Etats membres de l'Union.
Les pratiques varient fortement d'un Etat membre à l'autre. Ces seuls troubles affectent, à des degrés divers, plus de 10 pc des enfants.

Le professeur Theodor Hellbrügge, fondateur d'un centre pédiatrique à Munich dont les techniques ont été reprises dans plusieurs pays européens et pionnier de la recherche médicale européenne en ce domaine, a exposé les orientations ayant guidé son travail: les enfants atteints de troubles neurologiques doivent pouvoir bénéficier extrêmement tôt d'une rééducation, sur le modèle de ce qui est réalisé pour des victimes d'accident, pour des sportifs ou des personnes âgées.

Il a souligné l'importance d'associer les parents, et notamment les mères, à ce processus de diagnostic et de rééducation car ce sont eux qui vivent quotidiennement avec leur enfant alors que les examens des pédiâtres sont très limités dans le temps.

"Les mères sont très souvent les premières à constater que leur enfant a un problème", a-t-il déclaré. Or ces problèmes sont trop souvent négligés dans la petite enfance. Constatés trop tard, ils empêcheront un développement harmonieux de l'enfant qui demeurera handicapé à vie. "La coopération des médecins avec les parents est essentielle", a-t-il poursuivi. Son institut a été le premier à prôner cette coopération, accueillant les parents et leur enseignant les techniques qui leur permettront d'aider leurs enfants au quotidien.

Maria Drewniak, Directrice d'un centre spécialisé pour enfants traitant notamment les maladies neuromusculaires graves, Elisabeth Zabiegaj, Directrice d'une école maternelle à Cracovie, Gundega Tomele, orthophoniste dans une école à Liepaja en Lettonie et un fonctionnaire de la Direction Santé de la Commission européenne ont fait part de leur expérience en ce domaine.
Ce dernier a notamment conclu en rappelant l'importance d'une action précoce et la mise en place nécessaire par l'UE d'un paquet social rénové dans le but de mieux tenir compte des besoins des enfants. Pour la direction SANCO, il existe actuellement trois défis à relever: analyser les meilleurs moyens pour créer un environnement physique et social; promouvoir la santé physique et mentale de l'enfant; évaluer et diffuser les meilleures pratiques parmi les Etats membres.

Résumant les débats de la matinée, Marie Panayotopoulos et Angelika Niebler ont déclaré qu'il est nécessaire d'assurer aux enfants une autonomie et une participation active à la vie sociale. Pour ce faire, les gouvernements doivent apporter leur soutien, la recherche doit être renforcée et des politiques prenant en compte le respect des droits des handicapés doivent être établies.