L'INSERTION DES FEMMES IMMIGREES EN GRECE. VISITE DE LA DELEGATION DE LA COMMISSION DES DROITS DE LA FEMME ET DE L'EGALITE DES GENRES A ATHENES

31/05/2006: Une délégation de la Commission des droits de la Femme et de l'Egalité des genres s'est rendue en Grèce les 29-30 mai à l'occasion de la préparation du rapport d'initiative sur l'immigration des femmes et le rôle et la place des femmes immigrées dans l'UE. L'objectif de la visite était d'évaluer les actions entreprises par les autorités grecques en matière d'immigration, d'intégration des femmes immigrées et de lutte contre la traite aux fins d'exploitation sexuelle.

La délégation qui était composée de Mme Anna Záborská, Présidente, Mme Rodi Kratsa-Tsagaropoulou, Mme Marie Panayotopoulos-Cassiotou, membres de la Commission, ainsi que d'autres parlementaires, a rencontré des représentants gouvernementaux, des parlementaires nationaux et des Organisations Non Gouvernementales. Les membres de la délégation ont eu l'occasion d'échanger des points de vue avec le Ministre de l'Ordre Public, M. Vyron Polydoras, le Ministre de la Justice, M. Anastastios Papaligouras et enfin le Sous-Secrétaire à l'Administration publique et la décentralisation M. Athanassios Nakos, sur la politique migratoire européenne, la lutte contre l'immigration illégale et l'exploitation sexuelle des femmes.

Il est ressorti des différentes rencontres que la Grèce n'a réagi qu'assez tardivement aux problèmes causés par la migration et le crime organisé dans les années 90. De ce fait, le pays a rencontré des difficultés à gérer les flux migratoires, à lutter contre le crime organisé et à protéger les victimes. Après avoir été informés du nouveau cadre institutionnel (législation, commissions ministérielles, rôle des autorités locales) les membres de la Délégation ont insisté sur la nécessité que celui-ci fasse l'objet d'une évaluation et d'une application constante.

Mme Panayotopoulos-Cassiotou a souligné que la Grèce avait intégré la totalité de l'acquis communautaire en matière de lutte contre la traite des êtres humains mais qu'elle devait encore poursuivre ses efforts pour lutter contre le crime organisé et protéger les victimes notamment en leur fournissant un soutien psychologique et juridique et en favorisant leur réinsertion sociale. Elle a en outre insisté sur la nécessité d'analyser les points faibles des politiques migratoires en vue d'identifier d'éventuels éléments discriminatoires qui empêchent les personnes immigrées de s'intégrer au niveau social et professionnel au même titre que les nationaux. Enfin, elle a évoqué les expériences des communautés grecques d'Allemagne et d'autres pays en matière d'intégration des immigrants et a rappelé l'importance de les valoriser au niveau national et européen.

Mme Kratsa-Tsagaropoulou a plus particulièrement souligné que la politique migratoire en Grèce et dans d'autres pays de l'UE devrait tenait compte des besoins, des problèmes de discrimination et des défis d'intégration rencontrés par les femmes immigrées à tous les niveaux: dans les conventions interétatiques, les droits et obligations des immigrants, les conditions de travail, l'éducation, la mise en œuvre des programmes et initiatives communautaires en matière d'immigration. Elle a également rappelé l'importance de soutenir les organisations actives dans le domaine de l'immigration afin que les personnes immigrées puissent être épaulées dans leurs diverses démarches et ainsi mieux s'intégrer. Enfin, elle a réitéré la nécessité d'une collaboration multilatérale dans l'Europe du Sud-Est ainsi qu'entre Interpol et Europol.